lundi 18 février 2013

Café chaud et matin frais

Faut que je me l'avoue, je trouve pas ça facile, ça fait presque 7 mois et je décroche pas plus que toi, je ne veux plus trop te voir non plus parce que je sais pas comment agir quand tu es là. Je suis toute maladroite, j'ai un peu chaud, je ne sais plus si je dois te parler, t'ignorer, te blesser, ou agir comme si ma vie était rocambolesque et que je t'avais pas mal relégué au fond d'un passé pas important.

Je me fais encore des scénarios comme une fillette, et j'espère que tout ça va un jour s'arranger, parce que les conflits et incompréhensions laissés en suspend, c'est quelque chose qui me vrille la conscience jusqu'à l'insomnie, jusqu'à l'alcoolisme, jusqu'aux cris d'impuissance étouffés dans mes oreillers. Je confronte, tu fuis ; mais quand il n'y a plus personne à confronter, ou plutôt, quand la personne a fui, fuit constamment, c'est difficile de confronter le ciel, tu sais. 

Alors je me fais des scénarios et je revis tout dans ma tête, en me demandant comment les choses auraient viré si on s'était compris dès le début. 

Mais on a tous un grand échec existentiel et amoureux qui reste au fond de nos gorges, et je comprends de plus en plus que c'est peut-être au fond ces quatre ou cinq semaines de summer fling d'emblée spolié qui sont mon échec. Et je lis Marie Uguay en revivant tout à rebours, en accompagnant les souvenirs de ses mots qui sont tellement justes. 
« Il neige encore, un tel silence me désordonne. Je suis une cloison de toutes parts. Nul geste en moi, nulle projection vers un autre monde. Je vois l'univers fragmenté en mille lieux insignifiants (ou porteurs du même message, de la même douleur). Je ne voudrais pas que vous confondiez votre silence et le mien. Je sais que mes cheveux, mes mains, mes yeux n'ont qu'un seul cri. Vous, vous êtes la fuite vers le chaos. Moi, je suis l'immobilité séculaire, l'acharnement du désir. Ne me fuyez pas à nouveau, ne demeurez pas une énigme pour moi. Je n'ose poser une seule question, je suis au bord de vous comme au bord de l'infranchissable. Prise d'une pudeur dérisoire, de la peur de faire un faux geste qui vous éloignera, de m'insinuer dans un lieu qui ne veut pas de moi. Je suis au bord de vous comme au bord des larmes. »

samedi 9 février 2013

Cheers darlin'

Le plus dur, dans le fond, c'est savoir que ça aurait pu aller plus loin, mais peut-être pas quand on y pense, mais être certaine de rien parce qu'on s'est jamais rien vraiment dit, ou tu m'as jamais vraiment rien dit parce que moi j'étais sûre que tu t'intéressais pas à moi pour vrai, juste pour avoir quelqu'un dans ton lit qui souhaite pas s'engager. Too sad to give a fuck, comme dans la chanson de Bright Eyes. 

Et tu me fuis plus fort que jamais, et tes amis m'invitent plus, un peu penauds, parce que t'es trop mal et je comprends toujours pas pourquoi tu capotes encore après 6 mois et demi de « rupture » pour une romance édulcorée à la bière, de gros max' 4-5 semaines. 

Mais j'apprends les choses en retard, j'arrive trop tard, et il faut que je fasse comme si je te connaissais pas quand je te croise no where au concert et que tu es assis dans le banc juste en arrière de moi, et il faut que je me taise et que je ne te dise pas tout ce que j'avais prévu te dire la prochaine fois que j'allais te croiser parce que tu étais avec ta mère. Pis y'a toujours ben des limites à avoir l'air folle. Parce que, t'sais. Ta mère. 

Et là tu t'éloignes, on est plus loin qu'on n'aurait jamais pu l'être autrement, que j'aurais jamais crû tomber ; et y'a l'autre gars qui me texte tout le temps et moi, comme une imbécile, je pense encore un peu trop à toi, toi mon rebound un peu maladroit, toi que j'ai aimé un peu à reculons un matin cuisant de juin, mais que je n'arrive pas à extraire de ma tête.

Mais ce soir, j'arpenterai encore les bars avec un beau sourire et un maquillage impeccable, parce que l'alcool est une consolation comme une autre, et c'est quand même mon anniversaire, où tu étais venu l'an dernier et où tu ne seras pas ce soir. Et je constuirai sur tes débris et avec les mots noyés dans la mousse des pichets une version améliorée de la tristesse.