mardi 26 janvier 2010

Loveless fascination

Je l'aime tellement, follement, passionnément, plus fort que tout, plus profondément que quiconque, de manière si viscérale mais si volatile, d'un amour puissant qui dérobe tout sur son passage mais qui demeure intérieur et paisible, inconditionnel, fillial presque, et cet amour est d'autant plus fort, plus grand, plus intense, plus inexorable que je n'en suis précisément pas amoureuse.

Le sentiment s'est imprégné pour ne pas partir, pour ne pas glisser ; il demeure et s'exacerbe de jour en jour, et maintenant, je commence tout juste à palper de la réciprocité.

Son rire et sa beauté me fascinent, et je bois ses paroles, son intelligence, son vocable varié et sémillant ; pour la première fois aujourd'hui, j'ai senti de sa part un plaisir réel à me parler.

Comme une vraie amie.

Ah Dieu que j'aime cette personne !

lundi 25 janvier 2010

Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

J'ai à lire Baudelaire pour mon cours de Genres littéraires II - Poésie et Essai ; je suis donc retombée sur Harmonie du soir, l'un de mes poèmes préférés.

Je vous le partage donc, êtres assoiffés de beauté et de passion qui lisez mon blog !

Harmonie du soir


Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

Je retourne donc à ma lecture ; demain, ça ira mieux, la douleur et l'indifférence seront étouffées par le sublime. Je combats ce béguin bien niaiseux avec le plus de ferveur possible ; de toute manière, ma rédemption réside en demain matin. La conversation va me faire du bien ; un peu de grandeur et de beauté dans ces jours gris, glacés et pluvieux de...janvier !
 
« Hop hop hop, messieurs dames ! » ; oui oui, je m'en vais lire...
Ah, c'est pas drôle, s'inventer une conscience avec les expressions de quelqu'un d'autre...
 
Isabelle, tu es ridicule ; va lire, maintenant !

vendredi 22 janvier 2010

Ça, ou avoir 13 ans...

J'avais oublié comment c'était avoir un kick (pardonnez l'anglicisme) sur quelqu'un ; je croyais que ça ne se faisait plus passé 15 ans, que ça ne m'arriverait plus, après R. et Benjamin, et encore moins pour un garçon... de mon âge.

Je me sens tellement stupide, je ne sais pas comment faire pour pousser notre amitié plus loin ; je suis trop chochotte, trop gênée pour l'inviter, et j'ai peur que si je tente un move, ça va le repousser et briser nos débuts amicaux.

Et merde !

mercredi 20 janvier 2010

Saupoudrer sa vie de cannelle !


Je retire tout ce que j'ai écrit hier. J'ai encore une fois succombé à la peur irrationnelle qui me pétrifie toujours.

Je me tairai à jamais sur le sujet !

En revenant de chez moi après l'école, j'ai vu une grosse flaque d'eau dans la rue qui reflétait le ciel, avec les petits nuages gris-rose qui s'effilochaient (comme le Cirrus et ses cheveux blonds de M. Rochette !) et, je ne sais pas pourquoi, j'ai eu un petit sentiment de nostalgie qui m'a monté au coeur, comme si cette même flaque qui ressemblait à un petit lac me rappelait B. Peut-être est-ce parce qu'on aurait dit le printemps ? Je ne sais pas.

J'aimerais bien le revoir. Mais je choke l'OSQ ce soir, et ne peux y aller jeudi... Peut-être ira-t-il à Schumann... ou peut-être que non.

Enfin.

mardi 19 janvier 2010

Ça sent la poussière et la neige qui tombe lentement.


Parfois, je déteste les courriels et souhaite ardemment qu'il soit un jour à nouveau courant d'écrire ces bonnes vieilles lettres à la main, personnalisées et amicales. Ou bien le téléphone, pourquoi pas ? Les répondeurs existent toujours, et l'on entend la voix - donc l'intonation, l'expression, l'émotion presque - de la personne que l'on doit rencontrer prochainement... Et pourtant, je n'ose le faire, personne ne le fait...

Les courriels tuent, et doivent mourir.

Je me mets "occupée" sur MSN pour conserver le bénéfice du doute que j'aurai une réponse à mon courriel envoyé hier pour, idéalement, voir le destinataire demain. Comme si j'avais l'impression d'y moins penser, de la moins attendre ; comme si, en n'étant pas postée pour de bon devant mon écran, le message allait m'être envoyé. Comme une récompense pour être aussi raisonnable et à mon affaire...

Maude m'a demandé samedi si j'étais encore nerveuse par rapport à cette dite-personne, et pourquoi ?

Parce que je ne suis jamais sûre d'en être appréciée.

Et le courriel qui ne vient pas, qui risque toujours de ne jamais venir, en est la preuve. La fatidique preuve que je ne suis pas complètement aimée et désirée comme amie, comme interlocutrice.

Elle me dit qu'elle oublie. Et je la crois, et je ne lâche jamais prise ; ce matin, je me suis dit que si je n'avais pas de réponse à mon courriel, j'abandonnais et la laissais vivre sans lui imposer ma conversation.

Mais je ne le ferai pas. Je le sais. Je vais me pointer pareil, sans préavis ni invitation.

Je ne suis tout simplement pas capable de laisser tomber. J'ai besoin de cette amitié, même si, parfois, je suis mieux sans.

Toujours pas de réponse... Je vais rejoindre Stendhal.

dimanche 17 janvier 2010

Spécialement pour Maester Kim

Un petit poème que j'ai écrit pour mon cours de création de l'automne dernier, qu'on m'a proposé de publier ici. Bon, je ne le trouve pas hautement sublime, mais j'ai eu de bons commentaires alors je suppose qu'il a son mérite.


Enfin, vous jugerez vous-mêmes, critiques qui me font chaud au coeur !


Je dédicace donc ce poème à Kim, premièrement, parce que je le mets sur le blog pour elle ; secundo, à Mme Peyrouse, qui a proposé comme exercice d'écrire un poème sur un ton intimiste ; troisièmement, à mes muses préférées (Benny-Poo, le tanin des meilleurs vins rouges possibles pour mon porte-monnaie troué, Shostakovich et sa Suite Jazz n°2 ainsi que Yo la magnifique) ; quatrièmement, et cela est probablement la plus importante, à ceux qui errent sur mon blog et qui, je l'espère, y trouve quelque chose d'intéressant.


Sur ce, maestro musique !


Chopin s’épanche sur son piano pour une valse d’adieu, 
Des larmes suspendues contre des notes d’histoire,
Des notes d’histoire de notre histoire.

Ton toucher est de feu, ton souffle est de verre,
Et le mi mineur de ton sourire s’immobilise sur mon œil.
Mon œil que tu caresses et que tu fermes,
Mon œil que tu lacères et que tu baises,
Mon œil qui se brise dans le noir aveuglant de ton déni.
Mon œil qui trébuche sur ton sourire en mi mineur.

Ton sourire en mi mineur
Qui disparait et qui revient
En mi mineur ;
Qui se sauve et qui s’allonge
En mi mineur ;
Qui valse avec mes idéaux
En mi mineur ;
Qui me broie contre le temps
En mi mineur ;

Et qui se tait.
En caressant à peine le mi mineur.

Noir, opaque, suffocant ; la valse est terminée
Tu regagnes l’absence en emportant avec toi les couleurs.
C’est froid ; le vide, la mort, la terre : noir, opaque, suffocant
Et je n’entends même plus les accords en mi mineur.

lundi 11 janvier 2010

Lorie, sors de ma tête !


Discussion avec Maude aujourd'hui au Temps Perdu. 20 ans (enfin, presque pour moi), ou cette sensation d'être parfois tellement jeune mais aussi tellement, profondément, trop vieille. D'avoir vécu et surtout compris tellement de choses, de vérités dans cette vie, comme si l'on avait vécu les 3 siècles qui viennent de s'écouler. D'avoir espéré, souffert, aimé comme si l'on avait eu 7 vies. 20 ans, c'est l'aube d'une vie ; c'est la sensation de vivre dans le présent, affublés d'un passé encore tangible qui nous a tant appris, qui nous a forgé, qui nous transformera encore, et la conscience si forte d'avoir encore cet avenir qui se déploie devant nous et qui nécéssite notre force, notre humanité, notre excessivité parfois. 20 ans, l'âge où tout est possible avec cette lucidité qui nous rend aptes à bien - mieux ? - juger les questions qui nous tiennent à coeur, sans nous plonger dans un nihilisme insoutenable. (enfin, pour ma part).

Pour la première fois, j'aime avoir 20 ans ; je ne voudrais pas être plus vieille ; je me sens jeune adulte, aimante et aimée, intéressante et intéressée. Je ne suis plus l'ombre d'une adulte en devenir : je deviens cette adulte que je veux être. Et je me sens follement vivante.

J'ai recommencé l'université aujourd'hui. J'étais contente : revoir mes amis-en-devenir, faire quelque chose d'intellectuel de mon pauvre cerveau ramolli par l'odeur du café Vanille-Noisette du VH et des grillés dans le four, apprendre et cheminer peu à peu vers la sagesse. Car la lecture, l'expérience humaine, la philosophie donnent des ailes et poussent à atteindre une certaine forme de sagesse à laquelle nous aspirerons toujours - enfin, je daigne l'espérer. C'est pourquoi j'aime encore plus être une étudiante en littérature, malgré mes rêves louches ; j'ai l'impression de me battre - abstraitement, peut-être - pour mes convictions culturelles et artistiques. Car c'est à 20 ans, je crois, que nos convictions sont le plus inébranlables et nos passions les plus fortes !

Vous voulez de la culture, en v'la !

Et j'aimerais avoir une autre chanson en tête que « À 20 ans » de Lorie, feu de paille nunuche dont je n'ai plus jamais entendu parler depuis qu'elle sort avec Garou.

Sur ce commentaire pertinent comme tout, j'ai hâte de discuter avec Yolaine en me promettant d'étouffer mon amertume méprisante - ou, du moins, la transformer en quelque chose de positif - envers la société fade et médiocre qui ne veut ni lire ni réfléchir, occupée comme elle est d'écouter ses insignifiances.

Ce sera mon dernier commentaire qui suinte le mépris.


samedi 9 janvier 2010

Gainsbourg sussure à mon oreille et me tire de ma léthargie exténuée


Je viens de terminer un court roman de Cocteau, Les Enfants terribles, oeuvre qui m'est apparue très poétique et très touchante. Je ne saurais vraiment mettre le doigt sur le pourquoi de cette interpellation, car l'histoire amoureuse et déchirante d'un frère et d'une soeur n'a rien à voir avec ma petite vie ridiculement solitaire. Mais, vraiment, c'était très poétique - désolée pour l'abus de cet épithète, mais vraiment, c'est ce qui m'apparait le plus descriptif de l'oeuvre ; on cernait des images, des atmosphères, des émotions mais, à plusieurs reprises, on ne pouvait savoir de quoi il en était vraiment (ou peut-être est-ce mon inattention, mon inintelligence). Une histoire poignante, touchante, brossée avec une langue lyrique et poétique, qui nous est dévoilée sous un voile un peu brouillé. Ce qui, peut-être, participe au charme de ce court roman. Je le recommande vivement à ceux qui ont envie d'une petite bulle de magie dans ce janvier âpre et glacial !

Et, bien sûr, Les Trois Mousquetaires. Ahh ! Athos, c'est l'homme de ma vie. Je n'ai rien d'autre à dire sauf de vous demander violemment : MAIS QU'EST-CE QUE VOUS ATTENDEZ POUR LIRE CE CHEF-D'OEUVRE, BANDE DE CAVES ? (non, bien sûr, mais tout de même, c'est captivant, palpitant ; j'ai trouvé l'homme de ma vie dans ce roman, comme j'en trouve partout dans mes lectures, dans mes écoutes, dans mes cours, dans ma vie que les hommes désertent cruellement...) Très différent du roman de Cocteau, qui offre à l'âme un peu de poésie, une bulle brillante mais un peu sombre, celui de Dumas est une fresque vivante d'une époque éloignée et souvent oubliée de notre médiocrité contemporaine, une épopée haletante, captivante que l'on ne veut jamais refermer, refuser. Pas pour rien que Yolaine l'a lu en une seule journée ! C'était magnifique, brillant ; un jour que j'aurais le temps, je m'y replongerai, comme je me suis jurée de retourner sur la place Notre-Dame avec la prose de Hugo et tous ces autres endroits proposés par les grands (et moins grands) auteurs.

Continuons sur des propos littéraires : je recommence les cours lundi et j'ai (enfin!) eu mon relevé de notes : A + en Création et en Programme individuel de lecture, A en Genres littéraires et A - en Littérature des origines à 1680 et en Métho. Pas mal pour une première session ! *se donne une tape d'encouragement dans le dos voûté et enkylosé par les heures trop nombreuses passées à servir des clients difficiles chez Van Houtte*. Mais la question s'impose : suis-je prête à affronter la nouvelle, affublée d'un cours de plus (moi et mon incapacité à faire un choix !) et d'une fatigue encombrante ? Nous verrons ; j'espère, et j'ai hâte de retourner chez les Littéraires du De Koninck !

La déformation professionnelle hante maintenant ma vie, je suis une horrible littéraire sans vie et sans amis : j'ai rêvé que je sortais avec Chateaubriand qui est mort depuis près de deux siècles !!! Vraiment, j'ai besoin de rencontrer quelqu'un, ou de changer de programme (ce que je ne voudrais pour rien au monde !) ; il est temps de faire quelque chose avec ce pauvre coeur flasque et gribouillé, encore lacéré par l'indifférence intéressée d'autrefois !

Et puisque je ne dis rien d'intéressant dans cette entrée, je vous laisse sur ce magnifique portrait de l'homme qui hante mes nuits (dixit le beau François-René ; Benjamin, va te rhabiller !), vous souhaite une belle rentrée scolaire (pour les universitaires de Québec) et vais me terrer dans un petit roman de Vian, Shoskatovich et Cocteau Twins aux oreilles en mangeant une tarte au chocolat ; puis, j'irai me coucher vers 20 ou 21 heures parce que je retourne sous la hotte bruyante et fétide du VH.




... pourquoi est-ce que je trouve qu'il a un air de famille avec Benjamin ? *se flagelle dix fois pour avoir pensé à l'homme interdit*.